C’est avec une profonde tristesse que nous nous apprenons, ce lundi, le décès de Boris Pahor.

Boris est né le 26 août 1913 à Trieste qui appartient alors à l'Empire Austro-Hongrois.
Frontalier de l’Italie, il aime sa culture mais se sent profondément slave.
Après la Première Guerre mondiale, Trieste est rattachée à l’Italie.
En 1920, Boris assiste à l’incendie du Narodni Dom, maison de la culture slovène de Trieste, par les fascistes italiens. Il doit abandonner sa langue natale, le slovène, et italianiser son nom.
Dès ses 20 ans, il s’engage dans la lutte contre le fascisme.
Quand les nazis prennent le contrôle de la région en 1944, il rejoint les rangs de l’armée de libération yougoslave

Arrêté en 1944, il est déporté au KL Dachau. Le 16 mars 1944, Boris est transféré au camp de Markirch (Sainte-Marie-aux-Mines. Haut-Rhin) annexe du KL Natzweiler, matricule 8362. Le 25 mars, il est transféré au camp principal.
En septembre, comme tous les déportés de Natzweiler, il est évacué sur Dachau, puis transféré au KL Dora-Mittelbau et au KL Bergen-Belsen où il est enfin libéré en avril 1945.

A son retour de déportation, il décide de se lancer dans l’écriture de romans, dont la plupart trouvent leur source dans la terrible épreuve de la déportation.

En 1990, Il est révélé aux lecteurs francophones par son récit « Pèlerin parmi les ombres » où il narre son expérience des camps, puis par son roman « Printemps difficile » en 1995

Boris Pahor vivait toujours à Trieste. Agé de 108 ans, il était le doyen de la littérature mondiale.

Chevalier de la Légion d’honneur, il était également citoyen d’honneur de la ville de Strasbourg et a été honoré du prix du citoyen européen en 2017.

Le Centre européen du résistant déporté adresse à sa famille et à ses proches ses sincères et profondes condoléances.