Pièces d’archives issues du dossier rassemblant les auditions, interrogatoires et dépositions relatifs à la Procédure dite “Camp du Struthof-Natzweiler” clôturée par le jugement du 02 juillet 1954 par le Tribunal Permanent des Forces Armées de Metz.
Ces pièces d’archives sont conservées au Dépôt Central des Archives de la Justice Militaire à Le Blanc (département de l’Indre).

Ces pièces d’archives rassemblées ont été extraites du dossier faisant référence à la déposition de BRAND Karl, ancien déporté allemand et boucher de profession (matricule 563), présent au KL Natzweiler, de mars 1942 jusqu'à l’évacuation du camp, en septembre 1944. Il est affecté tout d'abord au kommando de la carrière avant d'être affecté, à la suite d’un accident, dans les cuisines des détenus, sous la surveillance du SS DREHER Josef.
Le témoin devient par la suite Kapo à la cuisine, en ayant la responsabilité du stock et de l’utilisation des denrées.
BRAND Karl fait référence aux rations alimentaires des détenus, pour ce qui est du pain, de la viande, des produits composés de matières grasses, du sucre, des légumes et des pommes de terre.
En effet, l’alimentation est rationnée pour chaque détenu avec une quantité spécifique pour chaque produit à ne pas dépasser, et ce, à chaque repas. Le calcul des rations est supervisé par un autre détenu préposé à l’enregistrement des entrées de marchandises ainsi qu’à leur répartition.
L’alimentation quotidienne est ainsi répartie : le matin, le détenu avale un succédané de café, à midi, le repas est constitué d’un litre de soupe claire environ, composée de légumes et de rares filaments de viande. Pour ce qui est du dîner, ce dernier est distribué le soir après l’appel et comprend 350 grammes de pain, 20 grammes de margarine, une cuillère de marmelade avec un petit morceau de saucisson, ainsi que l’équivalent d’une tasse de « café » ou de soupe claire, en alternance avec la margarine et la marmelade, un jour sur deux. Dans quelques rares cas, les détenus peuvent bénéficier d’un supplément de deux ou trois pommes de terre bouillies, non épluchées et de mauvaise qualité.
Pour finir, le dimanche, la soupe contient un peu plus de viande.
Ces rations insuffisantes (environ 1200 calories par personne selon le Docteur POULSON Leif, déporté NN norvégien au KL Natzweiler, matricule 5220) et de très mauvaise qualité, peuvent être souillées ou contaminées, notamment pendant leur transport vers le camp. Ne possédant pas de moyens de conservation, ces aliments peuvent se dégrader et rendre malades bon nombre de détenus.
Par ailleurs, des détournements de nourriture peuvent s’effectuer dans le camp par les gardiens ou certains détenus fonctionnels, comme le rapporte dans sa déposition BRAND Karl.
Dans d’autres cas, certains détenus peuvent obtenir par la compromission avec les détenus fonctionnels, une ration supplémentaire.

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